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Les sous marins à Toulon (1939 - 1970 )

mercredi 7 mars 2007 , par Christian LECALARD

SOUVENIRS  :
Grâce aux travaux de recherches et aux souvenirs personnels de notre ami Louis GICQUEL, nous sommes en mesure de faire un retour aux origines des sous-marins à TOULON, et parallèlement aux infrastructures qui en ont assuré la mise en œuvre. La première partie traitera de la naissance de l’arsenal de TOULON et de son extension.

Historique de l’arsenal de TOULON
Naissance de la base sous – marine 

Henri IV donne l’usufruit d’un certain nombre de terrains aux habitants de la ville, on peut dire que cette concession donne naissance à l’Arsenal.
Vers 1600, un arrêté rendu par le Parlement de Provence précise qu’une partie de ces terrains seront destinés à la construction des vaisseaux et pour bâtir l’Arsenal.
Après la mort du roi Henri IV ces projets sont arrêtés par Louis XIII, l’argent est gaspillé. Vers 1630, Armand DUPLESSIS, duc de RICHELIEU, met les projets à exécution. Il comprend qu’il faut une Marine de guerre et de commerce.
En 1639 RICHELIEU décrète la création de la marine militaire. La construction des galères à MARSEILLE est arrêtée et c’est à TOULON que la construction continue. En 1643 TOULON devient le centre d’armement pour la méditerranée. En 1650 le périmètre de l’Arsenal s’agrandit. Le passage de Louis XIV à TOULON n’est pas étranger à l’agrandissement du port.
Beaucoup d’hésitation de la part des intendants, des ingénieurs de la Marine et des chefs de service.
Dès son arrivée Pierre PUGET soumet un plan de l’arsenal remarquable, mais il est concurrencé par le Comte de CLAIRVILLE qui adresse une lettre à COLBERT dans laquelle il laisse percevoir son hostilité pour le plan de PUGET.
Les deux plans ne sont pas retenus par COLBERT, l’un trop onéreux et l’autre sans ampleur.
Monsieur DE MATUREL succédant à Monsieur D’INFREVILLE comme intendant à la mairie de TOULON, demande l’ouverture des fortifications. Ceci lui est refusé.
PUGET revient à TOULON après un séjour à GENES. Il reprend son travail de construction de l’Arsenal, son projet étant l’extension vers l’est de la ville, comprenant les terrains de LA RODE, mais le déversement du ruisseau de l’Eygoutier cause d’énormes problèmes.
Cinq années s’écoulent sans que COLBERT fasse connaître son avis sur le projet PUGET. En 1676 le marquis DE SEIGNELAY étudie le plan de l’intendant ARNOULD et soumet ses projets à COLBERT.
Deux autres projets des ingénieurs PEYRONNET et DASTREMONT subissent le même sort. VAUBAN reçoit l’ordre de se rendre à TOULON.
Le projet simple et grandiose de ce dernier met fin à l’hésitation de COLBERT.
VAUBAN décide de construire plutôt vers l’ouest à cause du mistral. Inconvénient il faut détourner le ruisseau LE LAS, endroit marécageux.
En 1680, les travaux de désenvasement sont entrepris, les remparts qui entourent la ville à l’ouest sont démolis. COLBERT n’admet pas entièrement le plan et en modifie les limites.
VAUBAN présente d’autres mémoires qui portent tous son empreinte : simplicité et grandeur. C’est ainsi que beaucoup de bâtiment sont édifiés : magasin général, cales, atelier de forge, fonderie, armurerie, charpentage, parc à bestiaux, chapelle.
Les travaux de désenvasement terminés, VAUBAN créé une nouvelle Darse. Toute ces terres sont transportées vers MALBOUSQUET et MISSIESSY ainsi fut créé le terre plein de CASTIGNEAU et MISSIESSY. Ces travaux sont dirigés par l’ingénieur NIQUET et confiés à l’architecte de la ville BOYER, lesquels ont à faire face à une révolte des ouvriers qui trouvent leur salaire insuffisant pour des travaux aussi durs.
En 1701, VAUBAN revient à TOULON inspecter les travaux. IL fait construire des cales couvertes, un hôpital, d’immenses magasins de stockage, un casernement, des jetées, et une poudrière à LAGOUBRAN. Tous ces travaux coûtent chers et les finances du royaume sont au plus bas. Pourtant, PUGET et VAUBAN viennent de transformer le port en un des plus beau de la Méditerranée, mais à quel prix !!!


Le port de Toulon en 1650

De LOUIS XV à la Restauration

En 1720, TOULON est frappé par la peste, plus de la moitié de la population disparait. C’est sur cette touche sinistre que s’achève la première phase de la construction de l’arsenal.
En 1738, reprise des travaux et construction d’un bâtiment de prestige : la porte principale en arc de triomphe, qui sert d’entrée à l’arsenal, un des plus beau monument de TOULON, et qui relève du goût du siècle de Louis XV. Cependant l’arsenal manque de bras. Pour palier à ce problème, la marine et la ville font appel à la main-d’Å“uvre de la population pénale (les bagnards) ils travaillent à l’édification d’un arsenal plus moderne et fonctionnel, la tour de l’horloge en 1776 très beau bâtiment surmonté d’une tour carrée et d’une horloge à quatre cadrans, la terrasse supérieure servant à loger un guetteur, chargé de surveiller de nuit comme de jour tout ce qui se passe dans l’arsenal. De plus, une cloche dont les tintements répétés signale les entrées et sorties des ouvriers.
La construction des bâtiments évolue peu, mais la construction et l’armement des vaisseaux connaissent un formidable essor. Une cuisine est construite pour cuire les aliments des équipages des vaisseaux mouillés dans la rade ou en réparation.
Une prison est construite dans les environs de CASTIGNEAU. L’ingénieur GROIGNARD fait construire le 1er bassin de radoub, et installe des pompes à vapeur. Auparavant les bagnards vidaient les bassins avec des pompes à bras, beaucoup succombaient par excès de fatigue.
Avec la révolution de 1793, la ville se transforme en champs de bataille. TOULON la royaliste se livre aux anglais et c’est BONAPARTE qui reprend la ville. L’Amiral anglais HOOD détruit la flotte française et fait incendier l’arsenal. Coup fatal, il ne reste plus beaucoup de navires aux forces républicaines. C’est l’empire qui sauve TOULON par un vaste programme de reconstruction à partir de 1798.
En 1800, la marine se prépare au combat. Dans l’arsenal, on travaille jour et nuit. L’élan est donné par Napoléon 1er et poursuivi sous la restauration. La marine retrouve une intense activité en méditerranée, la voile est remplacée par la vapeur.


Plan de la ville et de l’arsenal de Toulon en 1785

TOULON port de guerre de l’empire colonial

En 1841, l’ingénieur DUPUY DE LÔME fait construire le 1er vaisseau de guerre à vapeur : « LE NAPOLEON » puis la première frégate cuirassier « LA GLOIRE ».
L’évolution accomplie en plus de 20 ans bouleverse toutes les infrastructures de l’arsenal. IL faut de plus en plus de personnel qualifié. Les effectifs passent de 3000 à 5000 ouvriers entre 1830 et 1850.
En 1845, un formidable incendie dont la cause n’a jamais été découverte dévore d’énormes piles de bois d’une valeur inestimable.
Larsenal. Celui-ci déborde ainsi vers le sud est. On y construit de grands hangars en charpentes métalliques qui servent d’annexe à l’arsenal. Les forçats contribuent à niveler le terrain qui était autrefois un énorme marécage formé par la rivière l’Eygoutier, et à construire les jetées et appontement du MOURILLON, ce qui donne à l’arsenal un aspect plus imposant.
En 1866, le nommé Charles CASTINEL en provençal CASTIGNEAU, se rend acquéreur d’un grand terrain sur lequel est construit une boulangerie, un parc à boulets, la direction d’artillerie, un atelier de grosse chaudronnerie, puis un atelier machine et de fonderie, un magasin du service des subsistances. La boulangerie est équipée pour produire 70 000 rations par jour. Le stock de vin peut aller jusqu’à 3 millions d’hectolitres. On y construit également un grand mur pour abriter les vaisseaux du mistral.
En 1887, le 1er sous-marin GYMNOTE est mis à l’eau au MOURILLON. L’augmentation des effectifs est due en partie à l’abandon de la construction de grands bâtiments aux chantiers de la méditerranée à la SEYNE SUR MER. Les cales VAUBAN sont désaffectées et celles du MOURILLON prennent un essor considérable et sont destinées à la construction des petits bâtiments de guerre et de sous-marins.


L’arsenal de Toulon en 1893

Evolution des sous-marins à TOULON

Le passage de Georges LEYGUES au Ministère de la marine est décisif. Avec lui, la marine française rentre de plein pied dans le 20ème siècle. A l’ouest de l’arsenal, on construit les appontements de MILHAUD, mais à l’entrée du 20ème siècle les incidents se multiplient. La poudrerie explose et endeuille l’arsenal. Le prestige de la marine n’est pas atteint pour autant.
Le 4 septembre 1911, Armand FALLIERE Président de la république française, passe en revue la flotte de 92 navires arborant fièrement le pavillon national.
Dès 1913, le ton est donné : à TOULON, se créé la commission d’études pratiques des sous-marins (CEPSM) chargée d’étudier les nouveaux équipements. Lors de la première guerre mondiale, la France compte déjà une cinquantaine de sous-marins elle en perd 14 durant le conflit. En 1919, TOULON se dote d’une flottille du 5ème arrondissement qui devient en 1925, la 5ème escadrille de sous-marins. De 1939 à 1941 elle devient la flottille des sous-marins de la 3ème région.
Au MOURILLON, les nouvelles technologies font leurs apparitions, atelier torpilles, l’école des apprentis mécaniciens avec comme annexe « L’IMPLACABLE », l’école des officiers torpilleurs, puis l’école de radiotélégraphie sans fil. En 1936, l’école des mécaniciens s’installe à SAINT MANDRIER SUR MER. Des travaux sont entrepris au MOURILLON dans le grand bâtiment ayant servi d’hébergement à toutes ces écoles pour pouvoir y loger les équipages de sous-marins. Au rez de chaussée, on y trouve l’infirmerie, la salle de lecture et de repos pour l’équipage. Au 1er étage se trouve les dortoirs.
Cette base de sous-marins du MOURILLON a abrité de nombreux équipages : 26 sous-marins de combat sont basés à TOULON. Malheureusement, les évènements politiques de 1939 ne sont guère encourageants et bientôt le conflit mondial 1939 - 1945 survient.

Messages

  • Mon grand père était en 1942 Ingénieur général des mécaniciens sous mariniers. Je recherche des informations concernant ses états de service lors du sabordage de 1942. Il est honoré dans sa ville de naissance, CHATEAULAIN, mais je n’y est trouvé qu’un texte écrit par l’une de mes tantes, depuis disparue. Mon grand père, s’appelait François BAUGUEN et je porte son nom. Bien que né à PARIS, je suis le dernier BAUGUEN à TOULON depuis 1990. Merci pour les informations et les suggestions.

  • Mon père Marc Piret né le 19/06/1932 à Hautmont mort à Toulon le 30/06/2015 à Toulon s’était engagé dans la marine à 19 ans il me semble. Nous voulons en savoir un peu plus sur ce passé nous savions qu’il était quartier maitre sur un sous marin puis porté malade car il a attrapé la tuberculose Il a donc été à Rochefort puis à Porquerolles mais certain de ces frères disent qu’il est un des survivants d’un drame entre 2 sous-marins dans les années 1950 mais ne nous en n’a jamais parlé...Ou est la vérité et nous aimerions en savoir un peu plus sachant qu’il me semble qu’il a été sur le destroyer l’Arabe à un moment et qu’il en a été le déserteur l’ors d’une permission à cause de retard de train il avait loupé l’embarquement à Brest il me semble. Mes frères et soeurs, nous sommes , aimerions en savoir un peu plus... Je ne sais pas pourquoi notre père nous aurait rien dit Mon tel 0689585007 et habite sur Arles

  • Bonjour
    Je regardais le site ...Il s’avère que mon frère,Gérard Charles était sur le Roland Morillot.Mon frère est né à Hautmont le 10 janvier 1945.(Père Charles-nom de jeune fille de notre maman Mencke...Un oncle Pierre Mencke et encore de la famille Glacet...
    Mon frère effectuait son service militaire...Il était Lieutenant dans la Marine Marchande,ensuite il est allé sur la Minerve...mais n’etait plus à bord quand ce sous-marin à coulé.Je n’ai que quelques bribes...de sa vie.
    Je suis comme vous,j’essaie de retrouver des photos sur lesquelles je pourrais le voir,mais surtout ...pour mon neveu et ma nièce...Je reste la seule "mémoire vivante"...étant plus jeune que mon frère.

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